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Bruno Delcourt

C'est Monsieur Delcourt "père" qui, à l'aube des années 70, ouvre un des tous premiers centre de bowling en France (après ceux de Grenoble et de Paris-Bois).

Situé en périphérie de Rennes, il surfera (déjà à l’époque!) sur la vague de l’innovation puisqu’il sera construit dans une zone commercante, au coeur même d'une des toutes premières grandes surfaces et galeries marchandes qui se lancent et qui assurent ainsi au centre de bowling la grande fréquentation d’un large public à proximité immédiate.

M. ‘‘Delcourt père’’ a trois fils: Bruno, Gilles et Olivier.

Si le centre de bowling de Rennes est finalement repris (au siècle dernier ;-) par Olivier ; Bruno, qui suit la même voie de rester dans l’univers du bowling, décide quant à lui d’innover et de prendre le contrepied de ce qui se fait alors : donner au batiment et à l’aménagement intérieur, généralement plutôt mal traité, ses lettres de noblesse.

Pour dessiner les plans de ce centre ‘‘nouvelle génération’’, il n’hésite pas à faire appel à Erik Morvan, architecte-designer, star dans son domaine. Erik lui apportera son expérience et lui proposera une structure aux formes et matières novatrices par, entre autres, une utilisation tout à fait nouvelle et importante du verre sous forme de larges baies vitrées et des lignes tendues vers le ciel qui lui donne presque l’apparence d’un vaisseau futuriste fonçant dans l’espace. Une belle image et très symbolique !

C’est en 2001 que sort donc de terre à Echirolles (dans la périphérie de Grenoble), un centre pour le moins non conventionnel. Des formes innovantes et un esprit tout aussi novateur et assurément du ‘‘jamais vu auparavant’’. Des notions qui vont révolutionner quelque peu les vieilles habitudes et générer plus tard quelques copies plus ou moins réussies.

Outre l’utilisation de matières nouvelles (moquette au motifs surprenant), ce qui frappe la vue, entre autre mais dès l’entrée dans l’établissement, c’est l’accueil du centre qui est particulièrement remarquable par sa dimension et la beauté de son design et ses couleurs changeantes. Nous sommes bien loin des comptoirs de bar de grand papa… La zone joueur n’est pas négligée elle non plus, bien au contraire, puisque dans son ensemble le centre dispose d’une surface collossale de près de 5000 m2. Dans cet espace aéré, tout est fait pour le confort et l’agrément des joueurs entre deux parties. Pourvus d’un mobilier confortable : banquettes, fauteuils, tables et tabourets ; équipé d’écrans Tv géants sur lesquels sont retransmis, non stop des rencontres sportives, en alternance avec des publicités pour des entreprises locales.

Capable de se remettre en cause, Bruno a abandonné depuis sa création un concept essayé au préalable et sur lesquels il était aussi novateur : un restaurant ‘‘Wok’’ à la déco indonésienne qui, après avoir cartonné la 1ère année, a connu, d’année en année, une baisse de fréquentation de 20%. S’adressant à une clientèle trop haut de gamme (avec un ticket moyen trop élevé pour ceux pratiqués dans les bowlings) et plutôt à une clientèle féminine.
Bruno sait rebondir et lance un nouveau concept en proposant aux amateurs de viande bovine la possibilité de goûter aux prestigieuses races de boeuf à viande : Charolais, Aubrac et même le ‘‘Black Angus’’ (race écossaise et irlandaise). De façon plus classique «Fleur de sel», est une crêperie bretonne accompagnée de toute sa déco paysanne. Pour les amateurs d’ambiance irlandaise, un pub, plus vrai que nature, est aussi installé.

‘‘3 règles, immuables dans le business : l’emplacement, l’emplacement et... L’emplacement !’’

En utilisant la recette d’Echirolles, un second centre : le ‘‘BowlCenter Atlantis’’, verra le jour à Nantes en 2003. Situé en surplomb de la voie rapide, sorte de périphérique nantais, il bénéficie, tout comme son prédécéceur (et le suivant à Orgeval), d’une grande visibilité auprès des 60.000 voitures qui empruntent cette voie expresse chaque jour. Comme le résume Bruno : «Un bel emplacement, un gros visuel et 60 mètres de façade, c’est aussi une belle économie sur le budget publicitaire.»

‘‘Dans un complexe de grande taille, la présence d’un restaurant pour ‘‘créer du flux’’ est indispensable !’’

Le BowlCenter Atlantis sera lui aussi équipé des restaurants à thème, l’idée ayant fait ses preuves : deux restaurants dans le même le centre sans qu’ils se ‘‘canibalisent’’ : un restaurant italien et ‘‘Black Angus’’ (spécialité de viande de boeuf haut de gamme). Les restaurants ne touchent pas la même clientèle, ciblant en semaine, par son emplacement environné d’entreprises, une clientèle d’affaire et le soir et le week-end une clientèle familiale.

2008, voit la sortie à quelques mois d’intervalle seulement, des BowlCenter d’Orgeval et de Tours. Premier centre de l’enseigne situé en région parisienne le premier est lui aussi situé, pour plus de visibilité, en bordure de L’A14. A l’intar de ses prédécesseurs il verra une fois encore l’implantation d’un restaurant ayant pour thème la cuisine italienne. Tours, à contrario des trois précédents, n’est pas une implantation mais une reprise. Mais comme ses 3 prédécesseurs il est particulièrement bien situé car à proximité immédiate d’une citée universitaire qui se développe, d’un centre commercial et d’une multisalle de cinéma. Il est, ‘‘cerise sur le gâteau’’ desservis depuis le centre ville de Tours par un tout nouveau tramway qui dépose les clients quasiment devant la porte du bowling !

‘‘Les enseignes de restauration franchisées ne sont intéressées que par des centres de bowling possédant une image positive’

Autre innovation importante, commune aux quatre centres : une utilisation inventive de www.bowlcenter.fr, le site Internet, étant ici un véritable outil de travail. Une ‘‘solution informatique maison’’ a été développée en interne. La réservation pour les anniversaires s’effectue directement via le site avec un pré-paiement. Le Samedi, la participation d’une fourchette de 120/180 enfants est courante au point que la création de deux vagues successives a été nécessaire pour juguler le nombre, en prenant bien soin, pour ne pas bloquer la totalité du bowling, de n’attribuer qu’une partie des pistes !

Les entreprises qui souhaitent organiser un seminaire sont logées à la même enseigne : ils saisissent sur formulaire le nombre de personnes, la date et la formule choisie et un devis leur est aussitôt envoyé automatiquement permettant en un instant de vérifier qu’il correspond à leur budget. Le service commercial prenant contact ensuite par téléphone pour confirmation. Une plateforme commerciale, unique pour les 4 centres, remplace avantageusement des commerciaux installés auparavant dans chaque centre, représentant ainsi une grosse économie en frais de personnel. Les ‘‘buffet de base’’, ‘‘buffet amélioré’’ ou encore la ‘‘formule prestige’’ comprenant un repas chaud, assis, servis, entrecoupé de parties de bowling ont, du fait de la conjoncture actuelle, souvent fait place à une formule qui a le vent en poupe : Le ‘‘cocktail sur piste’’ avec pizza au mètre sur ardoise rectangulaire en self service. Les pistes sont ainsi occupées au maximum sans empieter sur l’espace consacré au séminaire. En fin d’année le chiffre d’affaire peut ainsi, sur un seul centre, atteindre les 150 K€ par mois !

En 2006, Gilles, Frère de Bruno, ouvre un Bowling Center, superbe centre de 24 pistes à ‘‘Cap Malo’’ une zone commercante située en périphérie de Rennes, à 5 minutes du centre ville. Le bâtiment présente de grosses similitudes avec ses ‘‘cousins’’ BowlCenter : colonnes géantes figurant des quilles, grandes surfaces vitrées et accueil aux couleurs changeantes. Le mensuel américain ‘‘Bowlers Journal International’’ dans son numéro ‘‘Spécial Design’’ le récompensera d’un ‘‘Architecture and design award’’ dans la catégorie ‘‘Best new bowling center overhall’’ (que l’on peut traduire par ‘‘plus beau nouveau centre toutes catégories’’, seule fois que la distinction est revenue (à ce jour !) à un centre français...

«Depuis 2008, année noire, les centres de bowling ont en général accusé une grosse baisse de leur chiffre d’affaire. Difficilement stabilisée les années suivantes et, depuis septembre 2014, un second choc est constaté presque partout. L’augmentation général des impôts a une fois encore stoppé net le peu de consommation qui restait encore et donné un gros coup de frein, qui dure toujours sur les premiers mois de 2015. L’augmentation des impots étouffe l’économie et oblige à la prudence en terme d’investissement, obligeant d’attendre 24 mois et le résultat des prochaines élections présidentielles en espérant un inversement de la tendance.»

«Plus récent : le changement des rythmes scolaires et la disparition du mercredi a été un nouveau coup dur pour l’économie des bowlings au point qu’investir dans l’équipement d’un espace consacré aux anniversaires enfants peut être considéré aujourd’hui comme une ‘‘fausse bonne idée’’.»

«En 2015 les neuf millions de personnes qui ne payeront pas ou plus d’impots seront aussi celles qui, bien sur, ne consommeront pas. Il faut impérativement remettre en place les heures supplémentaires défiscalisées et mise en place en 2007 qui reste aujourd’hui, plus que jamais, une des meilleures années de cette dernière décennie ! Le milieu du bowling a aussi reçu de plein fouet un second coup de frein pour son activité : l’interdiction de fumer. Les bowlings se trouvent en première ligne. Les dernières sorties encore bon marché étant le bowling, le cinéma et des restaurants aux tarifs serrés. Sans une baisse significative des impôts il est à craindre que la clientèle ne reprenne pas le chemin des centres.»

«Les deux années qui viennent restent donc encore une étape difficile à franchir. Chacun des propriétaires et exploitants de centres de bowling sait aujourd’hui ce qui marche et ce qui ne marche pas. Des formules marchent ici et pas là. il faut savoir être souple et avoir conscience qu’il n’existe pas de formule magique, pas de règle immuable il faut savoir s’adapter à la région, au pouvoir d’achat et au mode de consommation de l’endroit où le centre est installé. Les concepts développés doivent dépendre de l’implantation, le modèle économique valable ici n’est pas forcément transportable là et doit être adapté en local.»

‘‘Le bowling n’est pas un marché c’est une niche, un micro marché’’

«La multiplication ces dernières années de nouveaux centres, n’a pas forcément été une bonne chose pour l’économie du bowling en France. Le ratio d’avant la crise de 10/12.000 habitants par pistes créées a été perdu de vue au dépend de nouvelles installations qui n’ont pas trouvé le succès espéré. Trop de centres se sont montés sans potentiel réel.»

En résumé, même si le constat peut paraitre amer, il est le reflet de la triste réalité actuelle : «On ne peux pas aller chercher de l’argent dans la poche de gens qui n’en ont plus...»

Conclusion : ne reste plus qu’à espérer que les prémices d’une reprise qui, parait-il, pointe son nez aux USA (et même dans certains pays européen !) atteignent les côtes françaises et nous fasse reprendre confiance en un avenir meilleur. Tous nous l’attendons de pieds fermes, le chéquier ayant une fâcheuse tendance, ces dernières années, à prendre la poussière au fond d’un tiroir.

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